sous l'effet de la pluie et du
vent conjugués,
Une pierre bougea, puis tomba dans
le vide.
La plaie ne saigna point, cachée
par l'herbe humide
Comme un aigle blessé qui meurt
sur son rocher
Une larme coula de la Tour amputée.
Au village endormi, pas de bruit, pas
d'écho
De Ruffis condamné, aucun ne
pipait mot
Sentant sa fin prochaine, et malgré
sa fierté
La Tour baissait la tête, se
voyait oubliée.
"Ami, me direz-vous, pourquoi se lamenter
Sur une vieille tour et sa cloche rouillée
c'est le propre des tours de mourrir
oubliées
Vous n'y changerez rien, son destin
est tracé"
Que pouvais-je répondre à
un pareil quidam ?
Ruffis est pour nous tous, la mémoire
du temps
La Vierge de Ruffis veillait sur Montredon
Chacun de ses péchés,
lui demandait pardon,
Chacun, de ses espoirs, lui demandait
caution.
Bien plus, une fois l'an
c'était la tradition
Le village, à pas lents
En longue procession
Y venait pour prier
Afin que les moissons
Remplissent les greniers
Pour les quatre saisons
c'étaient les Rogation
Qu'on y venait fêter
Mais ce temps est fini
La chapelle assoupie
A retrouvé l'oubli
Et le lierre sans bruit
L'étouffe jour et nuit
Il fallait un MIRACLE, pour rajeunir
ces pierres
Le hasard fit un jour, quelques vieux
'mousquetaires"
Vinrent à Montredon y refaire
la guerre
Avec Enthousiasme, ils remontent le
temps
Evoquant le passé et pleurant
leur printemps
A force de creuser leur mémoire
à secrets
A force d'évoquer ce qu'ils
avaient aimé
Et tous les disparus dont la PARQUE
à tranché
Et le fil de la vie, pour une éternité
Le mot RUFFIS leur donna une idée
:
"Si cette vieille
tour, on la ressuscitait"
Sitôt dit,
sitôt fait Surgirent mille idées
Il fallait du
curé avoir la permission
Avois un peu
d'argent, créer l'Association...
Nos vaillants
mousquetaires, se mirent à l'ouvrage,
N'écoutant
que leur coeur, faisant fi de leur âge !
On nettoya l'allée,
on remit du gravier,
La Tour fut rénovée
et le lierre enlevé.
Le cimetière,
même, est devenu pimpant
On peut y reposer
dignement comme avant.
La cloche réparéee
peut enfin résonner.
Plus d'un pleura,
dit-on, à écouter sonner
Cette cloche
rouillée qu'il avait oubliée.
De ces hommes
vaillants et combien volontaires,
Vous ne saurez
le nom, car je saurai le taire.
Ne gravons pas
le nom au bas d'un parchemin,
Leur gloire méritée,
appartient à demain.
Mais, dison leur
MERCI, d'avoir montré l'espoir
Pour qu'enfin
au village, on se remette à croire.