EPOQUE CELTIQUE:
Le territoire de Montredon fut très anciennement habité; des populations d'origines diverses supplantèrent les premiers habitants ou se mêlèrent à eux. Vers le VIIe siècle avant JC, ce fur l'invasion des Celtes. C'est à cette époque que RUFFIS vit s'ouvrir ses mines de fer. Tout près de la chapelle subsistent encore des galeries et un four à la catalane où était chauffé le minerai.
LA FEODALITE:
De l'anarchie du IX siècle se dégage peu à peu une socièté nouvelle : la féodalité. La France se divise en une multitude de seigneuries. Montredon est baronnie avec un puissant château fort. La baronnie se divise en fiefs. D'autres châteaux vassaux de Montredon ne tardèrent pas à s'élever dans ces fiefs. Chacun d'eux commande une vallée par laquelle on avait accès au montredonnais. Quelques-uns avaient à côté d'eux une église, ainsi RUFFIS.
LA GUERRE DE CENT ANS :
En France, un peu
partout, bien des églises se transforment en forteresse et deviennent
des lieux de refuge. En haut des clochers, on avait posté des enfants
qui devaient faire le guet et signaler l'approche des hordes de brigands
ou de l'ennemi. Aussitôt qu'ils les apercevaient, ces gardiens sonnaient
du cor ou tintaient les cloches et tous les habitants se réfugiaient
au plus vite dans l'église.
On peut dater de
cette époque la clocher de Notre-Dame de Ruffis qui dut faire partie
de bâtiments asses étendus (église plus ancienne sans
doute) et qui pésente l'aspect d'une tour de défense, d'un
donjon massif. Peut-être cette tour est-elle le dernier vestige du
château qui dût s'élever sur la seigneurie de Ruffis,
seigneurie dont certains actes font mention (château détruit
en 1569).
LA REFORME :
Les guerres civiles. Le pays revit des atrocités fratricides. A cette époque (1585) aurait eu lieu un combat autour de l'église de Ruffis dont la tradition se confirma vers 1850 par la découverte d'un grand nombre de squelettes rensevelis côte à côte dans une fosse commune recouverte de chaux. Une croix du XVIe siècle appelée dans le pays "croix longue" marque l'emplacement précis de cette tombe collective. Il est probable que l'église primitive de Ruffis dont il ne resterait que le clocher fut aussi détruite vers ce temps-là.
LE REGNE D'HENRI IV :
Peu à peu se rétablissaient l'ordre et le calme : l'esprit politique et l'énergie du roi avaient forcé toutes les résistances. Devant l'église de Ruffis se dressait un ormeau immense dont il y a quelques années on pouvait voir une partie du tronc et une grande branche : la tradition locale affirmait qu'il avait été planté sous le règne d'HENRI IV au lendemain des guerres civiles.
L'EGLISE :
Jusqu'à la
Révolution, Notre-Dame de Ruffis était église paroissiale.
Elle était desservie par le curé de St Jean de BLAUCAU dont
le ministère était alternatif. Le curé habitait la
tour de Ruffis qui lui servait de presbytère; cette paroisse comprenait
une partie du bourg de Labessonnié, toute la partie haute de l'avenue
de Lacaune depuis la route de St Pierre de Trévisy et l'ancienne
route de Castres. Réparée à plusieurs reprises en
1759 et surtout en 1895, cette église n'a dù sa conservation
qu'à la piété des familles vivant à son ombre.
Après le concodat de 1802, la paroisse de Ruffis fut rattachée
à la paroisse de St Jean Baptiste de Labessonnié et l'église
est devenue chapelle dédiée à la Vierge.
Pour autant, l'édifice
de Ruffis n'a jamais été délaissé. Jusqu'a
ce jour, Mlle Alida RIVES (fondatrice en 1997, de l'Association pour la Sauvegarde et la Promotion de l'Ensemble de Ruffis - A S P E R -) y consacre une grande partie de sa vie et de son énergie.
De ce haut lieu chargé d'histoire, Aimé VERDEIL disait :
"Lieu
de paix, de repos, de sérénité...dans les herbes des
champs émaillées aux saisons des fleurs de la nature, entouré
de vieux buis, de chênes vermoulus étonnés de survivre
à tant de souvenirs. Chaque jour au beau temps, quand l'aurore embrase
la nature, quand dans le couchant pourpre, tes murs sont éclairés
des derniers feux du jour...près la Table Autel... un rayon de soleil
vient caresser d'Amour...le choeur de ta chapelle, assoupie de vieillesse."